Accusé d'être le chef d'une rébellion, le père d'Alexis est emprisonné. Pour son épouse et son fils, il est plus prudent de partir. Ils s'entassent à quarante dans un voilier conçu pour dix personnes. Le bateau échoue sur une plage de Key West. La police amène les réfugiés de la mer dans un camp. Ils ont quitté leur pays pour la liberté, risqué leur vie et les voilà derrière des barbelés. Années 5-8. 1999.
« Après avoir quitté Haïti, Alexis et sa mère trouvent refuge aux États-Unis, où ils connaissent la vie difficile des camps de réfugiés et la longue attente d'un statut. Un parent acceptant de les parrainer, les invite enfin au Canada. Aidé de ses nouveaux amis, Alexis entreprend alors des démarches concrètes pour retrouver son père, enlevé en Haiti par les soldats de la dictature. » -- 4e de couv.
Une journaliste décidée à parler, une étudiante décidée à savoir. De leur audace, elles se préparent à payer le prix. Mais elles tiendront tête aux carnassiers et à leur grande folie prédatrice. Cette histoire vraie de la résistance des femmes à la terreur rend un hommage puissant à toutes celles que l'on a voulu briser, de Port-au-Prince à Grenade. Un roman sur la barbarie de la dictature, sur l'humanité et ce qui nous tient ensemble, nous fait exiger justice.
Un alligator nommé Rosa prend place dans un coin perdu de la France, entre la mer et la montagne. C'est pourtant Haïti qui est au cœur de ce roman où les dialogues prennent des allures de soliloques et où les procès n'ont pas lieu devant jury. A demi-mot, Marie-Célie Agnant met en scène des rencontres, entre un bourreau et sa victime, entre une femme et un homme, un tête-à-tête d'où personne ne sortira indemne. Des années après le régime des Duvalier, les blessures perdurent. Pour les panser, certains ont choisi l'exil, d'autres, la vengeance.
Un bon roman dont les héroïnes sont quatre générations de femmes haïtiennes, trois émigrées au Québec. L'auteure, elle-même d'origine haïtienne, ne passe pas sous silence leur solitude de migrantes, mais l'accent est mis sur la complicité entre la grand-mère et la petite-fille et sur le "legs culturel" qui l'enrichit. Eclairante postface, p. 179-181, qui souligne que le roman permet de comprendre combien le lien entre les femmes de différentes générations est central à la vie et à la survie des familles. Intérêt sociologique, littéraire et humain.
Cinq nouvelles dans lesquelles l'auteure, québécoise d'origine haïtienne, évoque des "enfances écourtées par la peur et la répression", un pays livré au silence et promis à la catastrophe.
Je me suis mise alors à guetter ses allées et venues derrière la mousseline des rideaux. Puis je décidai d'inventer une histoire qui pourrait être la sienne, d'imaginer sa vie, lorsquelle n'avait pas encore cet emploi de domestique chez la voisine. " Un livre sur la séparation mais aussi sur les histoires, vécues et inventées.